histoires
Qui sont les hommes qui sont partis aux Malouines? C’est le point de départ de ce travail: mettre un visage et un nom sur ceux qui ont souffert de cette guerre en Argentine. Pouvoir évaluer à travers leurs témoignages, leurs expressions marquées par l’horreur, ce que signifie survivre à la guerre des Malouines, guerre qui a fait 649 morts Argentins. Essayer de comprendre dans leurs regards, de quelle manière ces événements représentent une charnière dans leurs vies et comment tout ce qui est venu après, s’est vécu sous le prisme de cette obscure expérience.
Depuis les soldats conscrits en passant par les civils réquisitionnés jusqu’aux officiers, on cherche, ici, dans les histoires des différents protagonistes leurs visions spécifiques. Chaque regard est lié au grade du vétéran mais aussi à ses origines et sa classe sociale. 30 ans après, la vigueur de cet épisode dans la mémoire de ces hommes nous permet de réfléchir à l’histoire de ce pays.
Jorge Goeing, 72 ans, retraité de l’armée de l’air. «À l’époque j’avais déjà fait des séjours aux Malouines. Je travaillais pour la section de renseignement de l’armée de l’air. Quand j’y allais j’étais hébergé par une femme Uruguayenne.... (+)
Miguel Anderfuhrn, 51 ans, soldat conscrit. «Au début tout allait bien. Mais au bout de 40 jours, nous n’avons pas mangé pendant 5 jours. Et puis j’ai vu notre supérieur partir seul en courant alors que nous n’avions reçu aucun ordre de replis.... (+)
local des vétérans de la guerre des Malouines dans la ville de La Plata.
Mario Oshiro, 51 ans, chauffeur de taxi à la retraite. «Nous étions deux soldats et un officier. L’autre soldat et moi sommes descendus du véhicule pour voir s’il y avait quelqu’un dans un bunker de garde.... (+)
Jorge Tedesco, 50 ans, conseiller d’un parti politique sur la question des anciens combattants. «Je suis passé par tous les états mentaux possibles. D’abord, je l’ai mal pris. Ensuite, le patriotisme a pris le dessus. Mais, pendant les combats...... (+)
Affiches du syndicat CGT proclamant l’appartenance des îles Malouines a l’Argentine, collées sur un panneau publicitaire dans le quartier de San Telmo.
Marcelo Olindi, 50 ans, assistant en école primaire. «Je suis resté 75 jours aux Malouines. J’ai travaillé aux dépôts de nourriture et, pourtant, j’ai perdu 35 kilos.... (+)
Jorge Rey, 50 ans, fonctionnaire de justice, soldat conscrit. «Nous n’étions pas préparés. Ils m’ont mit devant un mortier que je n’avais jamais utilisé auparavant. Je l’actionnais de façon mécanique, sans vraiment avoir conscience des conséquences.... (+)
Monument aux morts de la guerres des Malouines devant le ministere de la defense.
Alejandro Diego, 50 ans, ancien cadre de Techint (multinationale basée en Argentine). «J’ai grandi dans les beaux quartiers. Grâce aux relations de mes parents, pendant mon service, j’étais dans un bureau du Ministère de la Défense.... (+)
Norberto Jorge Flores 49 ans, retraité ancien fonctionnaire du pouvoir judiciaire. «Pour moi la guerre, ça a été survivre. Jétais déjà maigre comme aujourd’hui. Je voyais mes camarades maigrir. Je ne pouvais pas me le permettre.... (+)
Juan Carlos Ianuzzo, 70 ans, retraité de la marine. «J’étais capitaine de corvette. Le bateau où j’étais a été bombardé. Heureusement, la bombe n’a pas explosée. Mais nous avons navigué longtemps avec l’engin à bord.... (+)
«la souveraineté, c’est récupérer ce qui est à nous». Affiche proclamant l’appartenance des Malouines à l’Argentine des Jeunesses Peronistes Sans-chemises dans une rue du quartier de San Telmo.
Edgardo A. Dell’Elicine, 74 ans, retraité de la Marine marchande. «J’étais le commandement du Rio Carcaraña. Le 16 mai, il faisait beau.... (+)
Dans le hall du centre des capitaines de la marine marchande, photos et peintures représentant les navires civils utilisés par l’armée lors de la guerre des Malouines.